La drépanocytose, également appelée anémie falciforme (ou anémie SS), est une maladie génétique héréditaire grave de l’hémoglobine (mutation située sur le chromosome 11), substance contenue dans les globules rouges (hématies) essentielle au transport de l’oxygène à travers le corps et à l’élimination du dioxyde de carbone lors de la respiration. Cette hémoglobinopathie se traduit par une déformation des hématies, normalement en forme de disque biconcave, qui prennent alors une forme de faucille.
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La sévérité de la drépanocytose est très variable d’un patient à l’autre et l’intensité des symptômes évolue au cours du temps pour un même patient.
Les trois principaux symptômes sont l’anémie hémolytique, les crises douloureuses et une plus grande sensibilité aux infections. Ils peuvent se manifester dès l’âge de 3 mois et sont bien souvent plus graves et plus fréquents au cours de la petite enfance. La drépanocytose reste asymptomatique au cours de la grossesse et pendant les 2 premiers mois de l’enfant. À l’âge adulte, des complications supplémentaires peuvent apparaître.
L’anémie se définit par un déficit de globules rouges et se traduit par une fatigue excessive chronique, une pâleur, et parfois même par une jaunisse (ou ictère) donnant un teint et des yeux jaunes ainsi qu’une coloration foncée des urines. Il s’agit le plus souvent du premier signe de la maladie. La sévérité de l’anémie peut varier au cours du temps.
En effet, en cas de séquestration splénique aiguë (destruction des globules rouges par une hyperactivité de la rate), ou en cas d’infections à l’origine de crises aplasiques (un arrêt de production des globules rouges, causées par le parvovirus B19, au niveau de la moelle osseuse), l’anémie est susceptible de s’aggraver.
Les drépanocytaires sont en permanence anémiés. Ces complications étant sans conséquences médicales graves, elles sont généralement assez bien tolérées.
Les crises vaso-oclusives se définissent par l’obturation des petits vaisseaux sanguins par les globules rouges falciformes, entrainant des douleurs vives, parfois extrêmement violentes. Ces douleurs peuvent être soudaines (ou aiguës) et transitoires (durer quelques heures) ou chroniques (durer plusieurs semaines).
Les douleurs chroniques peuvent également s’ajouter à des crises brutales. La déshydratation, le froid, l’altitude, le stress, les efforts sont des facteurs favorisant l’apparition de crises. Cette mauvaise irrigation des organes entraîne la destruction de tout ou partie de ceux-ci. Bien que l’ensemble des organes puissent être concernés, certains sont plus sujets aux crises vaso-occlusives. On observe notamment :
- Une atteinte des os et des articulations (particulièrement les os et articulations des bras et des jambes, le dos et la poitrine) ;
- Un syndrome pied-main ou dactylite (gonflement douloureux des mains et des pieds chez les tout petits) ;
- Des accidents vasculaires cérébraux (communs chez les patients drépanocytaires, notamment les enfants). Leur manifestation est variable (paralysie, maux de tête, trouble de l’équilibre…) et transitoire mais laisse bien souvent des séquelles irréversibles ;
- Un syndrome thoracique aigu (vaso-occlusion pulmonaire compromettant l’oxygénation de l’ensemble des organes, traduits par des difficultés respiratoires associées à des douleurs dans la poitrine, et parfois accompagnées de fièvre) ;
Une nécrose de certains tissus (les vaso-occlusions répétées, en limitant l’apport en oxygène des tissus, conduit à une nécrose).
Les infections favorisent les manifestations liées à la drépanocytose, notamment l’anémie et les occlusions vasculaires. De ce fait, les patients présentent un risque supérieur de comorbidités (septicémie foudroyante). Ces risques sont plus importants chez les enfants : le système immunitaire est encore immature.
Les manifestations liées à la drépanocytose font endurer à l’ensemble du corps de nombreuses épreuves, qui le détériorent au fil du temps. On observe chez les drépanocytaires, un retard de croissance (associé à une puberté tardive) et le développement de complications chroniques touchant l’ensemble des organes. Ces manifestations apparaissent surtout à l’âge adulte :
- Insuffisance rénale ;
- Arthrose, Ostéoporose ;
- Hémorragie intraoculaire ;
- Hypertension artérielle pulmonaire ;
- Calculs ;
- Augmentation du volume souffle au cœur.
Le diagnostic est posé à partir de 3 examens :
- Un frottis sanguin (examen au microscope d’un échantillon de sang) permet d’examiner la forme des globules rouges et de détecter la présence de globules rouges falciformes (en faucille) ;
- L’analyse de l’hémoglobine permet de mettre en évidence la présence d’hémoglobine anormale de type S ;
- Des tests génétiques réalisés dans un laboratoire spécialisé permettent d’identifier de façon précise la mutation du gène de l’hémoglobine, à la fois chez l’enfant et chez les deux parents.
Des examens cliniques doivent être réalisés tout au long de la vie afin de surveiller les dommages occasionnés par la drépanocytose au niveau de différents organes.
- À partir de l’âge de 12-18 mois : un scanner, un IRM et une échographie doppler transcrânienne permettent de mettre en évidence l’occlusion des vaisseaux cérébraux prévenant ainsi le risque d’accident vasculaire cérébral ;
- À partir de 3 ans : une échographie abdominale permet de surveiller la progression de la maladie et les atteintes de différents organes tels que la rate, le foie et les reins ;
- À partir de 6 ans : une échographie cardiaque ainsi qu’une radiographie du bassin est effectuée.
D’autres examens réguliers permettent de prévenir une atteinte oculaire et une insuffisance rénale.
La drépanocytose est une pathologie incurable. Seuls des traitements symptomatiques sont disponibles afin d’améliorer le quotidien des patients. Il est possible de soulager les douleurs liées à un manque d’oxygénation des tissus en période de crise, d’éviter au mieux les infections graves, de prévenir les complications chroniques et le cas échéant, de les prendre en charge.
Aussitôt le diagnostic établi, les nourrissons doivent recevoir quotidiennement un sirop antibiotique et ce, jusqu’à l’âge de 15 ans environ afin de limiter les risques d’infections graves. Les enfants doivent également bénéficier de vaccinations supplémentaires (pneumocoque, méningocoque, virus de la grippe et hépatite B). De plus, pour éviter l’aggravation de l’anémie drépanocytaire, une prise quotidienne d’acide folique (vitamine B9) est prescrite.
Premières causes de consultation, les crises douloureuses sont la manifestation la plus invalidante de la maladie. Lors de crises vaso-occlusives, la douleur ne peut être soulagée qu’à l’aide d’antalgiques de palier I (aspirine, paracétamol, ibuprofène). Dans le cas de douleurs persistantes, une hospitalisation est nécessaire. Lorsque l’effet des antalgiques de palier I n’est pas suffisant, l’administration de morphine ou de dérivés opioïdes est proposée pour diminuer les douleurs résistantes. L’oxygénothérapie (inhalation quotidienne d’air enrichi en oxygène pour augmenter l’oxygénation des organes) peut être associée au traitement antalgique pour diminuer les douleurs.
L’hydroxyurée (ou hydroxycarbamide), quant à elle, permet de réduire significativement l’occurrence des crises douloureuses chez le drépanocytaire. Elle permet d’augmenter le taux d’hémoglobine fœtale (HbF) dans le sang, réduisant ainsi la polymérisation (agrégation) de l’hémoglobine S. Cependant, l’efficacité de ce traitement n’est pas la même chez tous les patients. Elle diminue avec l’âge et peut conduire à des problèmes (réversibles) de fertilité chez les hommes.
Les échanges transfusionnels (échanges érythrocytaires) ont pour but de remplacer partiellement les globules rouges anormaux du patient par des globules rouges normaux provenant de donneurs de sang sains à l’aide de transfusions multiples. Ce traitement est proposé lorsque l’hydroxyurée n’est pas assez efficace et/ou que les crises douloureuses sont courantes, évitant ainsi une addiction à certains antalgiques.
La transfusion est utilisée en cas d’anémie aggravée pour rétablir un taux normal de globule rouge. Elle consiste à transfuser le malade avec le sang d’un donneur sain compatible. Toutefois, l’effet bénéfique attendu de la transfusion peut être compromis lorsque le patient développe une allo-immunisation érythrocytaire (le sang du donneur est reconnu par le patient comme élément étranger) suite à des transfusions répétées.
Actuellement, la greffe de moelle osseuse est le seul traitement pouvant soulager durablement la drépanocytose. La moelle osseuse est une le lieu de production des cellules sanguines. La greffe de moelle osseuse consiste donc à détruire les cellules souches du patient pour les remplacer par celles d’un donneur sain compatible, bien souvent un frère ou une sœur.
Cette procédure, lourde et coûteuse, est réservée à un petit nombre de malades présentant des formes sévères de la maladie. Ce traitement permet une guérison dans 85% des cas. En France, une vingtaine d’enfants environ en bénéficient chaque année.
Une alimentation saine et équilibrée ;
Une bonne hygiène dentaire : un brossage des dents après chaque repas pour éviter les infections ;
Bien s’hydrater : boire beaucoup d’eau, surtout en saison estivale (3 litres par jour) ;
Bien oxygéner son corps ;
Éviter les efforts physiques importants, préférer le repos ;
Consulter régulièrement un médecin spécialiste ;
Un soutien psychologique est recommandé pour les adolescents et les adultes.